1949 – Halte aux ragots ! Gérard Philipe porte plainte

 
Être une vedette a aussi ses inconvénients… Si elle est moins indiscrète que la presse « people » d’aujourd’hui, certains journalistes de la presse d’alors n’hésitent devant rien pour vendre de la copie ou obéir aux desiderata de leurs rédacteurs en chefs. 

Lassées de ces méthodes intrusives et des commérages fallacieux écrits sur leurs comptes, certaines personnalités n’hésitent pas à faire valoir leur bon droit devant les tribunaux. L’énumération permet de voir combien la notoriété de Gérard Philipe avait atteint les mêmes sommets que les vedettes les plus populaires du temps. 

 

Lasses des ragots qu'on fait courir sur leur compte,

50 VEDETTES ATTAQUENT "SAMEDI-SOIR" EN DIFFAMATION

« (...) Dans son numéro de fin d'année, l’hebdomadaire Samedi-Soir offrait en guise d’étrennes à ses lecteurs la liste des amours passées, présentes et même futures de la plupart de nos vedettes de l’écran. (...)

Habituées à se voir placées par une certaine presse sur une sorte de pilori où celles qui ont leurs noms écrits le plus gros sur les affiches reçoivent le plus de flèches, les vedettes cette fois sont bien décidées à se défendre.

Aussi cinquante d’entre elles ont-elles portées plainte en diffamation contre Samedi-Soir.

Il s’agit notamment, de Jean Gabin, Jean-Pierre Aumont, Georges Marchal, Paul Meurisse, Claude Dauphin, Gérard Philipe, Tino Rossi, Micheline Presle, Viviane Romance, Renée Saint-Cyr, Michèle Morgan, Michèle Alfa, Edith Piaf, Simone Signoret, Josette Day, Simone Simon, Danielle Darrieux, Gisèle Pascal, Annabella.

(...)

Les plaignants ont déjà annoncé leur intention de demander 100 millions de dommages-intérêts et au profit de l'œuvre de Pont-aux-Dames qui, justement, en a grand besoin. »

P. B., Ce Soir, 19 février 1949.

 

Cette mesure (dont j’ignore les suites judiciaires, espérons qu'ils ont gagné leur procès !) ne sera pas dissuasive, puisqu’en décembre 1951, Samedi-Soir fera figurer en Une de supposées révélations sur le « roman d’amour » du comédien…

Pourtant, Gérard Philipe était intraitable sur le respect dû à sa vie privée, et sur la séparation entre sa personnalité publique et son métier d’avec ses affaires privées. S’il ne parvint pas forcément à faire respecter ses volontés, il fut bien plus épargné que certains de ses collègues et contemporains.


Encart publicitaire pour Samedi-Soir, paru dans L'Aurore du 7 décembre 1951. © Bibliothèque nationale de France

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