1951 – Un tournage risqué pour Gérard Philipe-La Tulipe !

 Affiche de "Fanfan la Tulipe" de Christian-Jaque

En relatant les incidents et accidents du tournage de Fanfan la Tulipe, la presse française fit « monter la sauce » en soulignant le réaliste des prises de vue, ainsi que l’implication enthousiaste de Gérard Philipe dans les cascades et combats. Épatés par son courage et son allant, « Joe Davray, sa doublure et Gil Delamare, tous deux casse-cou professionnels, le nommeront membre d’honneur du Club des cascadeurs » (Gérard Bonnal, Gérard Philipe, 1994) à la fin du tournage. Soulignons que ce tournage avait débuté quelques semaines après la chute avignonnaise du comédien au cinquième festival d’Avignon – chute qui l’avait obligé à être porté en scène par ses camarades pour jouer Le Cid et Le Prince de Hombourg !

Plusieurs journaux se feront l’écho des plaies et bosses subies par la distribution masculine. Le tournage ne fut effectivement pas de tout repos… Outre de la « bonne copie » pour la presse, c’était aussi l’assurance de frissons « réels » pour les futurs spectateurs !  

Paris-presse, L’Intransigeant rapporte ainsi, le 22 septembre 1951, le combat entre un voleur de grand chemin (qui a tenté de dévaliser le carrosse de la Pompadour et d’Henriette de France) et l’impétueux Fanfan pas-encore-La-Tulipe (puisque c’est la Pompadour qui lui donne son sobriquet et son bijou en forme de tulipe) :

Gérard Philipe sur le tournage de Fanfan La Tulipe en 1951

GÉRARD LA TULIPE a eu la main blessée

et GINA LA GITANE l’oreille percée

En portant à l’écran « Fanfan la Tulipe », Christian-Jaque ressuscite les aventures picaresques, les chevauchées et les ferraillades des romans de cape et d’épée. C’est à Saint-Christophe, près de Grasse, que Gérard Philipe a livré un duel échevelé contre un figurant qui n’était autre que André Gardère, ancien champion de France au sabre. L’escrime peu orthodoxe de Gérard Philipe a vivement surpris Gardère qui surnomma son partenaire « le feu follet ». Toujours bondissant et emporté par son tempérament impulsif, Gérard Philipe récolta quelques coups et c’est en accomplissant ce saut prodigieux qu’il s’entailla la main droite contre la lame de son adversaire.

L’objet de cette rivalité (sic) mérite bien qu’on en découse pour ses beaux yeux, Gina Lollobrigida, vedette italienne qui fait ses débuts en France dans « Fanfan la Tulipe ». Agée de vingt-deux ans, Gina Lollobrigida doit à sa beauté d’avoir été élue en 1949, Miss Italie. Elle faillit s’évanouir lorsque Christian Jaque lui fit percer les oreilles pour les orner de lourds anneaux de cuivre.

 

Illustration et article : © Bibliothèque nationale de France

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