Aucun effort n’est trop grand pour promouvoir un film qu’on a voulu de toutes ses forces et dans lequel on croit. En 1948, Gérard Philipe, pourtant si jaloux de protéger sa vie privée, convie la presse chez lui pour attirer son attention sur Une si jolie petite plage, le film d’Yves Allégret qu’il vient de tourner.
C’est aussi l’occasion de parler du suivant, Monsieur Pégase, géomètre (renommé par la suite : Tous les chemins mènent à Rome...), dont le script est également écrit par son ami Jacques Sigurd.
Dans Cinémonde du 30
août 1948, un entrefilet apprend aux lecteurs que :
« Gérard Philipe, Madeleine Robinson, Jacques Sigurd et Yves Allégret, respectivement interprètes, scénaristes et metteurs en scène de "Une si jolie petite plage" ont reçu la presse pour lui parler de leur film tout en prenant "le verre de l’amitié". C’est chez Gérard, rue de Tocqueville, qu’avait lieu la réception. Avant de partir, les invités ont été priés de signer leur nom sur un des abat-jour (sic) de l’entrée, qui est ainsi devenu l’abat-jour de l’amitié.
Comme toujours dans ce genre de réunion, on a parlé un peu de la "Petite Plage" et beaucoup des autres films en cours de réalisation ou à l’état de projet. Il paraît que Gérard Philipe sera roux dans son prochain film. Il devait commencer le lendemain même les séances de teinture chez le coiffeur. Espérons que cela se terminera mieux pour lui qu’une épreuve analogue pour David Niven qui devait se faire décolorer pour son dernier film et que trois séances chez le coiffeur ont mené aux limites extrêmes de la calvitie. »
(Relevons que les aventures capillaires de Gérard Philipe ont l'air de passionner la presse spécialisée...)
Les Lettres françaises (26 août 1948) font également savoir que « Gérard Philippe (sic) a convoqué chez lui, la semaine dernière, quelques journalistes pour boire à la santé d’Une si jolie petite plage (…). Ce fut un très joli petit cocktail. »
Pour Paris-presse, L’Intransigeant (22 août 1948) :
« (…) Gérard Philipe avait convié hier quelques amis à son domicile voisin du parc Monceau. Ambiance très sympathique où nous devions retrouver toute l'équipe de "Une si jolie petite plage" (…).
Gérard Philipe est si content de son auteur et de son réalisateur qu'il refera équipe avec eux pour une prochaine production, et Madeleine Robinson nous parla de la pièce d'Henry Bernstein qu'elle compte créer à la fin de cet hiver aux côtés de Jean Gabin et de Claude Dauphin. »
Si le projet de Gérard Philipe auquel il est fait allusion est bien Monsieur Pégase, géomètre, le réalisateur n'en fut finalement pas Yves Allégret... au grand regret du comédien et de Micheline Presle, sa partenaire. Elle se souviendra que :
« Gérard aurait aimé mettre en scène ce film lui-même, mais le producteur nous a imposé Jean Boyer end disant que Gérard superviserait l'affaire. Bien sûr ça n'a pas collé, et ce film n'est pas un chef d'œuvre. » (Le Nouvel Observateur, 9-15 octobre 2003.
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