Assis ou debout, Rodrigue ? That is the question. Et voici une réponse dans cet article paru en Une de Ce soir du 28 décembre 1951, à l’occasion de la tournée du TNP à Caen les 22 et 23 décembre (3 représentations).
LE THEATRE NATIONAL EST PARTI POUR L'ALLEMAGNE OU GERARD PHILIPE (sur les conseils d'une jeune fille de Caen) dira le récit du "CID" assis sur une chaise
Le Théâtre national Populaire qui est parti hier soir en tournée en Allemagne, vient de tenter sa première "expérience provinciale".
A Caen, où Jean Vilar était allé présenter Le Cid, un débat public suivit la représentation.
— Du temps de Racine, expliquait Jean Vilar, Rodrigue enlevait son chapeau et ses gants avant de dire les "Stances". Je trouve cela très beau, car ce geste soulignait la gravité du moment. Nous-mêmes, en Avignon, avons fait une trouvaille (involontaire) lorsque Gérard Philipe, blessé, fut obligé de déclamer le "récit du Cid", assis sur une chaise. L'effet était saisissant.
— Dans ce cas, pourquoi n'avez-vous pas maintenu ce jeu de scène ? objecta une jeune fille.
— Parce que nous nous sommes dégonflés, avoua franchement Vilar.
— Chiche que je m'assieds ce soir ! interrompit Gérard Philipe.
Il tint sa promesse et l'expérience fut si concluante que Jean Vilar a décidé de suivre désormais le conseil de la jeune inconnue.
Notre photo : Gérard Philipe (à droite) et Jean Vilar (en chapeau, au centre), au départ du T.N.P., gare de l'Est.
Photo et article : © Bibliothèque nationale de France
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