1946 – Gérard Philipe, le cinéma et la chance (extrait d’interview radio)

Raymond Voinquel_Gérard Philipe © MPP

Le 14 octobre 1946, Gérard Philipe est interviewé par Monique Berger à la radio sur son activité cinématographique et sur ses débuts. On peut entendre un bref extrait de cette émission grâce au site l’INA éclaire l’actu.

En voici une retranscription pour plus de facilité d’écoute :

 « Gérard Philipe : ... Et c'est ce qui fait que le cinéma est intéressant, car dans les quelques minutes par jour entre tous les obstacles techniques que le metteur en scène est en train d'abattre, on se met enfin à parler de la scène à jouer. Les points de vue de chacun se discutent autour de la psychologie du personnage, et c'est là que la fabrication commence. Je dis... je dis bien la fabrication, car j'estime que l'objet-personnage sur lequel je travaille en tant qu'acteur est pour moi ce qu'est une table pour le menuisier qui vient de la faire avec amour.

Monique Berger : Et maintenant, si nous parlions un peu de vos débuts. Comment êtes-vous devenu un acteur de cinéma, et un acteur célèbre de surcroît ?

Gérard Philipe : Merci. Eh bien, c'est encore un effet du hasard comme je vous le disais tout à l'heure. C'est une suite de de coups de chance que j'ai eus, et où Marc Allégret m'a vu une fois et il m'a présenté à Claude Dauphin qui m'a fait débuter au théâtre. Laquelle tournée de théâtre est arrivée à Lyon où se trouvait Douking, lequel m'a dit : "viens me voir à Paris", et je l'ai vu, et il montait Sodome et Gomorrhe, et j'ai joué Sodome et Gomorrhe, et la chance a débuté encore... »

 

La tournée à laquelle Gérard Philipe fait allusion est celle de Une grande fille toute simple. (Voir ce billet de blog pour les détails.)

 

Illustration : photographie de plateau de Raymond Voinquel, sur le tournage du Diable au corps (1946) © Médiathèque du patrimoine et de la photographie.

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