1948 – Pourquoi Gérard Philipe ne croit plus au Père Noël (1)

Pourquoi l'acteur Gérard Philipe ne croit plus au Père Noël (1948)

Période de Noël oblige, la presse fournit à ses lecteurs des articles sur ce thème. En 1948, Ciné-monde publie les résultats de son enquête auprès des vedettes : Croyez-vous au Père Noël ?

C’est l’occasion d’anecdotes plus ou moins authentiques. Sollicité, Gérard Philipe se fend d’un récit fantaisiste dans la veine de ceux qu’il inventait apparemment pour divertir son cercle amical – lequel gardera de ses brillantes improvisations un souvenir amusé et admiratif. (Pour le même magazine, il avait de même embelli un souvenir d’enfance… à moins que cette Tartarinade n’ait alors été un moyen de protéger sa vie privée !)

 

« C’est sans doute parce qu’il a le diable au corps que GERARD PHILIPE, lui, n’y croit plus.

Car il n’y croit plus. Et il a pour cela, ses raisons :

 Lorsque j’étais petit, j’allais souvent en montagne. J’adorais regarder longtemps le ciel et la nuit. Un soir d’hiver, sur la hauteur, j’ai découvert un magnifique sapin auquel une étoile était accrochée. C’était juste quelques jours avant Noël. Je gardais mon secret pour moi, mais lorsque la nuit fut venue, je réussi à m’échapper, à escalader ma montagne et à reconnaître le sapin et l’étoile. Ils étaient là, tous les deux. Ils m’attendaient. Je grimpai à l’arbre, mais lorsque je fus arrivé au sommet, je m’aperçus que l’étoile était beaucoup plus haute que le sapin. Alors, lâchant la branche, je tendis la main pour atteindre l’étoile…

Et la branche céda.

Je suis tombé piteusement et je me suis cassé une jambe.

Depuis ce jour-là, je n’ai jamais cru au Père Noël. » (Réponse recueillie par Christiane Fournier.)

 

La fantaisie du récit cède ensuite la place à plus de réalisme, lorsque cette anecdote est reprise quelques années plus tard par L'Aurore dans son numéro daté du 22 décembre 1951. Le quotidien présente en effet à ses lecteurs Six souvenirs de Noël narrés par Micheline Presle, Fernand Gravey, Tino Rossi, Jean Cocteau, François Périer et Gérard Philipe :

 

« À ses camarades du Théâtre national populaire avec lesquels il va passer Noël en Allemagne en jouant le Cid, Gérard Philipe raconte qu'il a longtemps gardé d'un certain 25 décembre un souvenir plutôt douloureux.

Il s'était hissé au sommet d'un sapin pour trouver des branches destinées à la décoration d’un réveillon chez des amis. Une tranche qui se rompt... une jambe qui se casse. Le réveillon de Gérard se passa au lit. "C'est depuis ce jour-là, précise-t-il, que je ne crois plus au père Noël." »

 

Mais est-elle pour autant vraie ? On sait que le comédien ne se privait pas parfois d’enjoliver les choses pour parer les indiscrétions de la presse…

Retrouvez ICI une autre confidence de Noël datant de 1945... 

Illustration : détail du visuel inclus dans l'article. (c) DR.

 

 

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