La seconde partie de la double page consacrée à Gérard Philipe par Elle, le 19 octobre 1948, se penche sur son thème astrologique, dévoile une recette de cuisine qu’il cuisine parfois (ou pas !) et donne le patron du superbe chandail avec lequel il pose. (La première partie est ici.)
Pour ce qui est des analyses astrologiques et graphologiques, on est libre d’y croire (ou non), mais force est de constater que certains traits de caractères semblent assez bien trouvés… surtout ceux dont il a fait preuve dans sa vie publique et professionnelle : talent artistique, ténacité, sens de l’effort, adaptabilité, exigence. Les autres traits mis en avant semblent relever davantage des clichés entourant cette profession que d’une analyse approfondie d’une personnalité très secrète qui fera beaucoup pour protéger son intimité. En 1959, ne répondra-t-il pas à Jacques Baroche sur la publicité : « elle est nécessaire » ? (Vedettes au microscope, Contact Éditions, 1961).
Pour le pull-over, est-ce ce magnifique chandail qui donna des idées à l’une de ses ferventes admiratrices ? À l’automne, le domicile du comédien sera « visité » par des cambrioleurs assez particuliers, qui lui dérobent… des vêtements. Parmi ceux-ci, une bonne douzaine de pulls !
Voici donc la suite de ce portrait par pull-over interposé…
« Ses astres
La tradition astrologique affirme que ceux qui sont nés sous le signe du Sagittaire comme Gérard Philipe ont du talent et parfois du génie. Albert Lambert, Lucien Guitry, Pola Negri, Douglas Fairbanks (junior), Maurice Chevalier, Max Dearly, et Dranem sont nés sous ce signe.
Quant à Gérard Philipe, voici ce que révèlent les positions des planètes dans les signes du Zodiaque :
La Lune dans le signe des Gémeaux donne un naturel habile, sociable, gai, sceptique, léger.
Mercure dans le Sagittaire indique des facultés intellectuelles orientées dans plusieurs directions.
Vénus dans le Scorpion indique de la nervosité, d’où un esprit inquiet passant rapidement de la gaîté bruyante à la tristesse.
Mars dans le Verseau, révèle une aptitude aux mathématiques et à la musique.
Jupiter dans le Scorpion donne un esprit constructif et autoritaire. Saturne dans la Balance donne des tendances philosophiques dans la recherche artistique.
Uranus dans les Poissons annonce une vie sentimentale agitée.
Neptune dans le Lion indique la chance mais aussi un excès de confiance qui fait dévoiler ses secrets et ceux d’autrui.
Il est fort probablement rhumatisant et prédisposé à la sciatique.
Au point de vue moral, son défaut fondamental est l'enthousiasme manquant de persévérance.
Déchiffré sur la dédicace d’une photo :
Cette écriture présente de nombreuses indications de sensibilité extrême, de finesse et de culture d’esprit. Le scripteur a une intelligence rapide, assimilant vite les choses et sachant distinguer l’essentiel de l’accessoire du premier coup d'œil, il a des qualités de constance et de ténacité. Il sait atteindre le but qu’il s’est fixé.
Tout en étant naturel et spontané, il sait se dominer et surtout contrôler sa pensée. Il pense ce qu'il dit, mais il ne dit pas toujours ce qu’il pense parce qu'il est secret. Il est observateur et intuitif et sa conception est aussi rapide que sa réalisation. Extérieurement, il s'adapte vite aux gens et aux circonstances, mais, au fond de lui-même, il garde sa personnalité et sa pensée intactes. La maturité de son esprit est bien plus grande qu’on ne le suppose. Sens artistique raffiné avec nuance de mysticisme. Caractère parfois difficile pouvant aller jusqu’à la dureté. Esprit de contradiction assez fortement marqué.
Il est impulsif et passionné. Il a beaucoup de délicatesse et de sensibilité, cependant, quand il le veut, la raison domine le cœur.
Traits dominants de ce caractère qui est très marqué : indépendance, souplesse, amour de l’ordre et de la discipline qui le pousserait facilement à un maintien très sévère. Créateur et réalisateur.
Dans les détails, l’écriture signale encore un potentiel nerveux soutenu, de l’ardeur et un besoin d’activité, les lettres inclinées indiquent minutie et attention.
Sa recette
C’est le soufflé "À la Vaudoise" dont ses amies se régalent.
PROPORTIONS (6 pers.) :
6 à 7 blancs d’œufs ;
2 décilitres très bon lait ;
175 gr. gruyère frais,
25 gr. farine ;
40 gr. beurre ;
Pincée de poivre, sel, cayenne.
TEMPS DE CUISSON : 20 à 25 minutes.
PREPARATION :
Résumé : Râper le fromage en en réservant une partie à couper en dés. Faire un roux blanc avec beurre et farine. Mouiller avec le lait. À ébullition, ajouter fromage et assaisonnement. Mélanger aux blancs d’œufs battus en neige ferme. Verser dans timbale beurrée. Cuire à feu doux.
Le fromage : Râpez 125 gr., coupez 50 gr. en dés de 1 cm.
Le roux et la pâte : Mettez 25 gr. farine et 25 gr. beurre dans une petite sauteuse où un poêlon de terre. Posez sur feu doux ; avec cuiller bois, mélangez et faites cuire doucement pendant 3 ou 4 min. sans prendre couleur. Versez par très petites quantités le lait bouilli, soulevez la peau ; avec cuiller bois, tournez vigoureusement pour obtenir une pâte claire et coulante. Ramenez sur feu plus soutenu jusqu’à ce que se forment cloques annonçant ébullition. La pâte est consistante ; retirez casserole du feu et continuez à la cuiller en bois jusqu’à ce que tout soit parfaitement lisse. Ajoutez hors du feu fromage râpé et en dés. Mélangez, assaisonnez de sel, poivre, cayenne ou muscade. Laissez casserole au tiède.
La timbale : Timbale dite à soufflé (porcelaine, J9 cm. de diamètre, 7 ou 8 cm. de profondeur).
Les blancs d’œufs : Fouettez-les en neige très ferme dans du cuivre non étamé, avec le gros fouet en fil de fer, La neige doit s’amasser dans les branches du fouet assez solidement pour qu’on soit obligé de secouer le fouet pour la détacher.
Le mélange : Opérez le mélange ; avec spatule en bois, prenez le quart de neige que vous mettez dans la casserole à pâte hors du feu. Mélangez avec spatule (en 3 ou 4 coups de spatule). Passez la spatule dessous. Ramenez par-dessus, coupez la pâte au milieu et ramenez encore dessus dessous. Mélangez La pâte avec les blancs en l’y ajoutant en 2 fois sans "touiller", mais avec mouvements larges et réguliers. Versez aussitôt dans la timbale beurrée. Faites couler directement la masse en raclant avec spatule. Remontez la pâte vers le milieu en pyramide... Laissez 1 ou 2 cm. entre pâte et bord.
CUISSON : Principe : Un soufflé doit chauffer plus dessous que dessus et la chaleur sera plus soutenue à la fin qu'au début. Si le four chauffe trop, mettez le soufflé pour commencer sous la plaque qui divise le four en deux. Au bout de 10 minutes, elle a dû gonfler. Comptez en tout de 20 à 5 minutes. Le soufflé à point ne doit pas retomber quand on l’approche de la porte du four. Vous pouvez alors augmenter la chaleur.
Son chandail
Il a dessiné le modèle et il a choisi le point et la laine.
FOURNITURES : 1.200 gr. de grosse laine sport 8 fils ; 2 aig. 3, aig. 3 1/2.
POINTS EMPLOYÉS : Côtes simples. Côtes fantaisie : Sur un nombre de m. impair. 1er rg: XX | m. end., oo | jeté, glisser | m. en la prenant à l’env., | m. end. en laissant la laine en avant, ce qui croisera le jeté sur la m. glissée, rep. à °°. 2e rg : oo | m. env., tric, ensemble à l’end, le jeté et la m. qui se trouvent croisés sur 1 aig., rep. à °°. Répéter toujours ces 2 rgs. Echant. : 5 cm. = 11 m. et 28 rgs.
DOS : Monter 117 m. sur les aig. 3, tric. 10 cm. de côtes simples, prendre les aig. 3 1/2, contin. en côtes fantaisie. À 40 cm. du bas, tric. de ch. côté, à 6 m. du bord, tous les 12 rgs, 3 m. ens. (12 fois). À 66 cm. du bas, rab. les m. qui restent.
DEVANT : Monter 127 m. sur les aig. 3, tric. 10 cm. de côtes simples, prendre les aig. 3 1/2. Tric., en côtes fantaisie. À 40 cm. du bas, rab. les 11 m. du milieu, tric. ch. côté en vis- à-vis, faire les dim. de l’emmanch. comme celles du dos. À 69 cm. du bas, rab. les m. qui restent.
MANCHES : Monter 61 m. sur les aig. 3. Tric. 10 cm. de côtes simples, prendre les aig. 3 1/2. Contin. en côtes fantaisie, aug. de ch. côté 1 m. tous les 16 rgs (10 fois). À 46 cm. du bas, tric. de ch. côté, à 2 m. du bord, 3 m. ens. tous les 12 rgs (9 fois), puis tous les 6 rgs (4 fois), puis I fois après 4 rgs, et enfin tous les 2 rgs. Lorsqu’il reste 9 m., rab. en 1 fois.
COL : Monter 67 m. sur les aig. 3 1/2, tric. en côtes fantaisie 6 rgs droits, puis augm. de ch. côté 1 m. tous les 4 rgs (16 fois). Contin. droit À 21 cm. du bas, tric. de ch. côté, à 4 m. du bord, 3 m. ens. tous les 10 rgs (8 fois). À 38 cm. du début, rab.
Revers : Commencer par le haut. Monter 69 m. sur les aig. 3 1/2, tric. en côtes fantaisie de ch. côté, à 4 m. du bord, 3 m. ens. tous les 16 rgs (8 fois). À 31 cm. du début, rab.
ASSEMBLAGE : Faire les coutures de côtés. Fermer les manches et les monter en raglan. Plier le col en 2 (suivant le pointillé) et le coudre au haut du dos, d’une manche à l’autre. Plier les revers en 2 (suivant le pointillé), les coudre à l’encolure du devant, le bas de ch. bande se plaçant l’une sur l’autre dans l’échancrure du devant. À 13 cm. du bas des revers, fermer par une bride et un bouton. »
Ces instructions sont accompagnées de deux photographies et d’un schéma reproduit en fin de magazine :
Illustrations © Gallica-BnF
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